05 mars, 2013

L'ordonnance pro-LGBT de la mairesse de Lima

La capitale du Pérou conservera-t-elle son gouverneur élu il y a trois ans pour un mandat de cinq ans ? Un référendum local d'initiative publique en décidera le 17 mars, un groupe de citoyens plutôt conservateurs ayant obtenu le nombre nécessaire de signatures : ils recherchent la « révocation » de Susana Villaran, mairesse de gauche critiquée à la fois pour sa gestion dispendieuse et sa politique de promotion des droits LGBT. C'est elle qui a soutenu et promu la première « Gay Pride » à Lima. Et aujourd'hui, pour tenter de conserver son poste, elle s'est dite décidée à signer une ordonnance de reconnaissance des droits de l'« orientation sexuelle » si le « non » à la révocation l'emporte le 17 mars.

Ladite ordonnance avait, dans une première mouture, déjà connu un premier parcours en 2011 ; elle avait alors été rejetée.

Alors que les sondages donnent Susana Villaran perdante au référendum dans dix jours, une activiste gay a révélé sur sa page Facebook que Mme le maire s'est engagée, lors d'une récente réunion des « Jeunes pour le Non », à signer ladite ordonnance le 30 juin prochain, moyennant le soutien du « Movimiento Homosexual de Lima » (MHOL). Car, a-t-elle dit, selon l'activiste Lucero Cuba, elle « avait certainement cette dette à l'égard de notre communauté ».

Cette promesse intervient sur fond de désamour de la communauté gay de Lima à l'égard de la mairesse de gauche, qui lui en veut de ne pas la soutenir à bloc dans ses actions publiques, comme un « kiss-in » devant la cathédrale de la ville. Très proches des groupuscules de gauche et des militants homosexuels, Villaran est accusée de s'en éloigner par « calcul politique ».

L'ordonnance que Mme Villaran se propose de signer impose une série d'obligations afin de garantir le respect de l'orientation sexuelle : il s'agit de « promouvoir l'égalité de genre et éviter la discrimination pour orientation sexuelle » et plus encore de rendre cette politique visible dans tous les lieux publics de la capitale péruvienne. Parmi les 9 types de « pratiques discriminatoires » que l'ordonnance prévoit de traquer se trouve « l'interdiction des démonstrations publiques physiques d'affection dans les locaux commerciaux ouverts au public et (ou) dans les espaces publics ». Ecoles publiques comprises, puisque dès juillet prochain c'est la ville de Lima qui doit en assurer la gestion.

Cela veut dire que nul ne pourra s'opposer – pas même les parents – à ce que des enfants soient confrontés en ces lieux au spectacle de couples s'embrassant goulûment, quelle que soit leur composition.

Chaque établissement public se verrait contraint d'apposer une affiche annonçant que « dans cette ville et dans ce local, on assure la promotion de l'égalité pour l'identité de genre et l'orientation sexuelle » : de beaux panneaux de 25 sur 40 centimètres dont le défaut d'affichage pourra être sanctionnée par la licence de fonctionnement.

Le cardinal péruvien Cipriani Thorne s'était élevé avec force contre la première mouture de l'ordonnance.

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