Le pape François accorde une nouvelle interview : synode, confusion, réforme de la curie, le cardinal Burke, divorce, homosexuels…

Le pape François a de nouveau répondu aux questions d’Elisabetta Piqué de La Nacion. Ce journal argentin a publié le texte ce dimanche, avec sa traduction en anglais. Le pape y aborde de multiples thèmes évoqués ici notamment sur le site d’informations du Vatican. Où j’observe des déclarations sur les homosexuels et sur la communion aux divorcés « remariés » (la leur donner « n’est pas une solution »), auxquels il faut « ouvrir un peu plus les portes ». Il semblerait que ces propos ne figurent pas dans la version internet publiée dimanche par la nation mais qu’ils puissent se trouver dans la version papier promise pour lundi.

Mais aussi, la question des secteurs « désorientés » : « pourquoi disent-ils que le navire n’a pas de gouvernail » ? Cette phrase fait référence à une phrase du cardinal Burke.

Le pape : « Ces expressions me semblent bizarres. Je ne sache pas que quiconque les utilise. Les médias les citent. Cependant, tant que je n’aurai pas pu demander à ces personnes : “Avez-vous dit cela ?”, j’aurai des doutes fraternels. En général les gens ne lisent pas à propos de ce qui se passe. Un jour quelqu’un m’a bien dit : “Bien sûr, bien sûr. C’est bien d’avoir une perception profonde mais nous avons besoin de choses plus claires.” Et j’ai répondu : “Ecoutez, j’ai écrit une encyclique, bien vrai, c’était un gros travail, et une Exhortation apostolique, je fais des déclarations en permanence, des homélies ; ça c’est de l’enseignement. C’est cela que je pense, et non pas ce que les médias disent que je pense. Vérifiez, c’est très clair. Evangelii Gaudium est très clair. »

Sur le synode, le pape a répondu que la division ne s’est pas dirigée contre lui – il s’est contenté de « faire démarrer la discussion » : « Le fait que ma déclaration finale a été acceptée avec un tel enthousiasme par les pères synodaux montre que le pape n’est pas le problème, mais plutôt les différentes positions pastorales. »

Il s’est dit heureux de voir s’exprimer une « résistance » à ses reformes, plutôt que d’avoir affaire à des murmures.

La journaliste lui a demandé s’il avait déplacé le cardinal Burke de la Signature apostolique en raison du fait qu’il avait mené au synode un groupe d’évêques opposés à tout type de changement – ce qui est idiot, puisque la révocation du cardinal était connue dès avant, même si elle n’avait pas été annoncée. Mais sa position sur les divorcés remariés aussi…

Le pape : « Un jour le cardinal Burke m’a demandé ce qu’il allait faire puisqu’il n’avait pas encore été confirmé dans sa position dans le secteur légal mais avait été confirmé donec alitur provideatur. Et j’ai répondu : “Donnez-moi un peu de temps parce que nous pensons à une restructuration légale du G9” [la garde rapprochée du pape François]. Je lui ai dit que rien n’avait été fait et que c’était en réflexion. Après cela la question de l’Ordre de Malte a fait surface et nous avions besoin d’un Américain astucieux qui saurait bouger et j’ai pensé à lui pour cette position. Je le lui ai suggéré bien avant le synode. Je lui ai dit : “Cela aura lieu après le synode car je veux que vous y participiez comme chef de dicastère.” En tant que chapelain de l’Ordre de Malte il n’aurait pas pu être présent. Il m’a remercié en très bons termes et a accepté mon offre ; je crois même qu’il l’a appréciée. Parce qu’il est un homme qui se déplace beaucoup, il voyage et aura certainement beaucoup à faire, là. Il n’est donc pas exact que je l’ai écarté en raison de la manière dont il s’était comporté au synode. »

Sans commentaire.

Sur les divorcés « remariés », le pape a déclaré qu’ils sont traités comme des « excommuniés de fait » puisqu’ils sont exclus de toutes les actions et responsabilités par l’Eglise en raison de leur situation : « Le cardinal allemand Walter Kasper, ce qu’il a fait c’est de dire que nous cherchions des hypothèses, c’est-à-dire qu’il a ouvert le champ. Et quelques-uns se sont affolés », a déclaré le pape. A l’intention ceux qui y voient de la confusion, le pape a assuré que le synode « est un processus » et qu’« aucun point de doctrine de l’Eglise sur le mariage n’a été touché », se redisant « garant » de la doctrine.

Voilà qui écarte bien rapidement le risque de modification de la doctrine par la pratique « pastorale », et redit que l’on peut faire des « hypothèses » sur des points fermement établis.

ADDENDUM. Le site de La Nacion a mis en ligne la traduction anglaise de propos supplémentaires du pape sur les divorcés « remariés » et les homosexuels. C'est par là. Je suppose qu'ils seront rapidement traduits vers le français, j'y reviendrai dès que possible. Si vous souhaitez poursuivre avec moi cet examen des propos de François, abonnez-vous gratuitement à maa lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. (Vous pourrez bien sûr vous désabonner à chaque instant.) Attention toutefois à bien activer le lien de confirmation qui vous sera envoyé par courriel “Feedburner”, et qui bien fréquemment se retrouve dans le dossier spam.  S'abonner

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