06 novembre, 2016

La nouvelle idolâtrie : politique de non discrimination d'Airbnb

J’ai reçu l’autre jour dans ma boîte aux lettres électronique un courriel d’Airbnb, la plate-forme en ligne de chambres d’hôtes consultée, sans doute, lors de voyages ces derniers mois : il m’annonçait une mise à jour des conditions d’utilisation. Le titre de l’e-mail m’a interpellée : « Discrimination et sentiment d'appartenance : ce que cela signifie pour vous. » Je n’allais pas être déçue. L’équipe Airbnb m’avertissait qu’à compter du 1er novembre, j’allais devoir adhérer à une nouvelle charte, L’engagement de la communauté. Son objectif ? Garantir mon adhésion à une politique de non discrimination et d’inclusion de la part de tous les utilisateurs.
On peut trouver le texte complet en français des explications d’Airbnb sur cette nouvelle charte obligatoire, ici.
Passons sur le langage on ne peut plus convenu sur l’harmonie entre les peuples, l’inclusion et le respect. Cela n’engage pas à grand-chose.
En revanche, lorsqu’Airbnb enjoint à ses utilisateurs, qu’ils soient loueurs ou qu’ils réservent un logement via le site, d’adhérer à ladite charte, très bavarde, et de s’engager à ne pas refuser un voyageur « à cause… de sa religion, de son orientation sexuelle, de son identité de genre ou de situation familiale », il y a pour toute personne attachée à la moralité naturelle une difficulté de taille.
En clair : l’hôte Airbnb est censé prendre explicitement l’engagement, si la situation devait se présenter, d’héberger un couple gay dans la même chambre, de respecter l’orientation sexuelle de ses hôtes, de professer l’importance de l’identité de genre, de respecter l’exigence d’un transgenre d’être traité selon son sexe choisi.
Seule exception : les hôtes recevant des voyageurs dans leur propre logement et partageant « des lieux de vie » comme les toilettes ou la cuisine.
Mais de manière générale, on peut dire que nous y sommes. C'est une adhésion personnelle qui est demandée, un engagement qu'il faut souscrire, trois grains d’encens à brûler devant la nouvelle idole de l’identité de genre.
Tous ceux qui accordent de l’importance à leur parole et qui ne s’engagent pas à la légère, et qui ne veulent pas apporter leur écot à l’idéologie du genre, s’en trouvent automatiquement exclus de la plateforme Airbnb.
D’aucuns diront qu’Airbnb n’a guère les moyens de contrôler le comportement de ses hôtes et que les exclusions éventuelles seraient difficiles à mettre en œuvre. Qu’il sera donc facile de tricher.
Mais la question n’est pas là. Elle est dans le fait que depuis le 1er novembre dernier, on passe obligatoirement par l’étape de l’acceptation expresse de la politique de non-discrimination d’Airbnb. Se soumettre, ou mentir si l’on tient absolument à aller de l’avant.
On peut exprimer tout cela ainsi : pour « commercer » avec la plateforme, M. Tout-le-Monde ne pourra ni vendre ni acheter sans avoir été estampillé idéologiquement correct grâce à son assentiment expresse.
Il y en a qui parlent avec effroi des puces implantées sous la peau pour pouvoir payer dans le monde de demain – mais c’est une technique, moralement neutre.
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Ce qui ne l’est pas du tout, et c’est discrètement en train de commencer ici et maintenant, c’est de soumettre le droit d’échanger à l’acceptation d’un mal et d’un mensonge.

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