07 juillet, 2017

Le pape François envisagerait-il d’abolir Summorum Pontificum ?

Belgicatho a mis en ligne un article de Nicolas Senèze dans La Croix, où le journaliste, peu suspect de sympathie à l'égard de la mouvance traditionnelle, envisage l'idée de l'abolition de Summorum Pontificum, 10 ans jour pour jour après sa publication par Benoît XVI. Le texte complet est ici sur Belgicatho.

Ballon d'essai des « anti » ou réelle information glanée dans l'entourage du pape, il est trop tôt pour le dire.

Nicolas Senèze cite en tout cas nommément le théologien Andrea Grillo qui déclare, à propos de Summorum Pontificum, que le motu proprio avait mis « les évêques en difficulté » en raison de la « lecture très large » du texte par Ecclesia Dei (rappel : le problème venait plutôt de la lecture très étroite faite par de nombreux évêques allant contre la lettre du texte).

« En introduisant un choix subjectif du rite par le prêtre, le motu proprio a fragilisé l’unité liturgique de l’Église et créé parfois des Églises parallèles jusque dans les paroisses. C’est une rupture de la tradition », estime Grillo, cité par Senèze, qui le qualifie de « proche du pape ». Oui, il a osé parler d'une « rupture de la tradition » – quel cynisme.

Senèze rappelle alors les nombreuses piques lancées par le pape François contre ceux qui préfèrent la messe traditionnelle, et les tenants de la « réforme de la réforme ».
Selon Andrea Grillo, François envisagerait même, à terme, d’abolir Summorum Pontificum, à partir du moment où l’ancien rite serait préservé au sein de la prélature personnelle offerte à la FSSPX. « Mais il ne mettra pas cela en œuvre tant que Benoît XVI est en vie », prévient-il aussitôt.Puis vient le nœud de son papier :

« Selon Andrea Grillo, François envisagerait même, à terme, d’abolir Summorum Pontificum, à partir du moment où l’ancien rite serait préservé au sein de la prélature personnelle offerte à la FSSPX. “Mais il ne mettra pas cela en œuvre tant que Benoît XVI est en vie”, prévient-il aussitôt. »

Ainsi donc, la menace est celle-ci : dès l'accord avec la Fraternité Saint Pie X, il serait théoriquement envisageable de remettre en place un interdit de fait ou de droit sur la célébration de la messe traditionnelle, tous ceux souhaitant la célébrer ou y assister devant se mettre sous l'autorité de la FSSPX.

Quid des instituts, monastères, paroisses personnelles, toutes ces entités tout à fait distinctes de la FSSPX; existant avant elle ou créées depuis sa fondation et qui, pour nombre d'entre elles, s'en sont même détachées par souci d'obéissance lors des sacres en 1988 ?  Quid des institutions dont la célébration de la messe dans la forme extraordinaire fait partie de leurs élément constitutifs ?

Bien sûr, rien n'est fait. Et tout est au conditionnel. Mais venant de la plume de Nicolas Senèze,  la mise au jour de cette hypothèse constitue pour le moins la preuve qu'il existe des pressions en ce sens. Presqu'une feuille de route. D'autant qu'elle donne des modalités pratiques pour la mise au rebut du motu proprio, pour laquelle il suffit d'attendre – pour ne pas dire espérer – la mort de Benoît XVI.


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© leblogdejeannesmits



1 commentaire:

Charlie Bedeau a dit…

" Mais il ne mettra pas cela en oeuvre tant que Benoît XVI est en vie ".
On sent bien, depuis le début du pontificat, qu'il ronge son frein.
Le "meilleur" va venir !
Sauf si le Seigneur, facétieux, commettait une sacrée inversion.

 
[]