08 octobre, 2012

Argentine : peut-on défendre une église ?

Dignes, debout, pacifiques, priant. Un groupe d'Argentins – beaucoup de jeunes hommes, mais aussi des jeunes filles et des personnes moins jeunes, ont supporté pendant de longues minutes les assauts d'un « rassemblement de femmes » réclamant le droit à l'avortement et le reste devant la cathédrale de Posadas. Ils récitaient le chapelet. Sans réagir aux badigeons de peinture. Ni aux crachats. Ni aux hurlements des femmes qui s'approchaient en hurlant, certaines en se dénudant. Ni aux insultes aux prêtres, à l'Eglise, à Dieu. Ils priaient : les jeunes hommes protégeaient les jeunes femmes ; ensemble ils empêchaient l'accès à la cathédrale pendant que le « rassemblement des femmes » taggait les murs accessibles, les trottoirs, mais aussi, bien d'autres monuments de Posadas où des habitants se plaignent des dégradations qui ont touché toute la ville.

Elles réclamaient « l'avortement pour ne pas mourir, des contraceptifs pour ne pas avorter ».

On peut voir ci-dessous ce déchaînement infernal.



C'était dimanche soir, une centaine de personnes appartenant, selon le curé de la cathédrale, le P. Barros, au « Red Federal de Familias » (réseau fédéral des familles), avaient pris acte des menaces du rassemblement des femmes pour venir protéger le lieu saint.



Ledit P. Barros s'est longuement épanché sur l'agressivité et la bêtise… des defenseurs de la cathédrale en expliquant que le diocèse avait décidé de ne pas bouger face aux annonces des féministes. « Nous savions qu'il était très probable que cela se passe ainsi, c'est pourquoi nous avions fermé la cathédrale et il ne devait y avoir personne. Nous, ça ne nous intéresse pas de défendre des pierres mais ces gens n'ont pas compris que l'intention des Posadeños était de laisser ces femmes violentes se discréditer toutes seules et de ne pas leur donner l'occasion de mener des agressions, ainsi que l'a fait la police qui a évité un massacre sans fournir le moindre motif pour que la violence augmente. »

Il a accusé ces catholiques qui selon lui n'étaient pas du diocèse de Posadas de ne pas avoir voulu écouter les demandes des responsables de la cathédrales de quitter le parvis et de n'avoir pas compris que c'était cela, la posture intelligente : « Ils m'ont même insulté, les rosaires à la main. »

Le prêtre a expliqué qu'il préférait voir les violentes agir de manière visible, ce qu'elles auraient fait de toute manière « parce que ce sont des groupes “in-dialoguables” », afin que tous puissent constater leur violence. Il a précisé que l'évêque de Posadas convoquera une conférence de presse pour expliquer son choix de la passivité ; il entend laisser la cathédrale souillée de graffiti quelques jours « afin que les gens voient ce que peut faire la folie de l'intolérance ».

Le P. Barros, lui, a carrément accusé les… catholiques intolérants, une fois de plus, de « vivre la foi de manière conflictuelle qui instrumentalisent la cathédrale » qui après tout peut se repeindre, et voilà.

La marche des Femmes à Posadas a rassemblé quelque 20.000 personnes, parmi lesquelles plusieurs centaines ont participé aux attaques contre la cathédrale : des lesbiennes revendiquées, selon la presse locale.

Je veux bien que l'on choisisse la non-violence (ou l'enfouissement, peut-être ?). Mais devant tant de haine, d'insultes, de christianophobie, la présence pacifique des catholiques était-elle vraiment un problème ? Etaient-ce eux les violents? On déplore apparemment un seul coup contre une femme qui essayait de s'infiltrer parmi les catholiques pour aller tagger la façade de l'église, et l'homme qui l'a donné est parti aussitôt : les autres son restés stoïques, rappelant que les chrétiens ont un honneur à défendre et des réparations publiques à offrir…

Mais on comprend un peu mieux en apprenant que le P. Alberto Barros est connu pour ses abus liturgiques, selon un blog argentin : « Il y a peu des amis qui ont essayé de communier à genoux à l'une de ses messes, ont été rejetés – sans pouvoir communier – avec ce cri : “Allez ailleurs, ici nous n'acceptons pas les fondamentalistes.” »

Il avait préalablement indiqué avoir suspendu les messes qui devaient avoir lieu dimanche soir lors de la marche où « normalement se produisent ces incidents », regrettant d'avance que des catholiques « peu intelligents » et « minoritaires » puissent se déplacer pour défendre le lieu. Il a accusé « le diocèse très conservateur de San Rafael-Mendoza » d'envoyer ces catholiques d'une « ONG pro-vie ». Et d'insister que dans l'ensemble la « rencontre annuelle des femmes » est pacifique et cherche à ouvrir le débat et le dialogue sur les droits des femmes…

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