13 septembre, 2013

Égalité = IVG

L’arme du « genre »

Plus de 220 000 avortements légaux déclarés en France par an, cela ne leur suffit donc pas ? Un rapport qui vient d’être mis en ligne par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, HCEfh, demande que le ministre des Droits des femmes fasse quelque chose pour rendre plus accessible une « information de qualité » sur le droit à l’avortement. Il s’agit de contrebalancer les sites pro-vie qui sont, horreur ! souvent mieux référencés et plus visibles sur internet, avec leurs présentations « fallacieuses », leur « information biaisée, voire hostile à la pratique de l’avortement ».

C’est urgent, Najat Vallaud-Belkacem qui exerce le « porte-parolat » (sic) du gouvernement, commanditaire du rapport, doit créer un site internet institutionnel pour les femmes et les professionnels de l’« IVG » ; il faut un numéro de téléphone national, « guichet unique » à quatre chiffres, anonyme et gratuit, une équipe nationale de veille et d’animation, fruit d’un partenariat entre l’Etat et des associations pro-mort, et pour finir organiser la première campagne nationale d’information sur le droit à l’avortement : par radio, affiches et encore mieux par la télévision.

C’est le « discours public volontariste » que le HCEfh appelle de ses vœux : l’Etat doit vouloir, aimer, promouvoir la mise à mort volontaire des tout-petits après l’avoir légalisée, remboursée, et pour finir rendue gratuite en janvier dernier.

Au-delà de cette campagne sur l’information, tellement cruciale qu’elle a justifié la publication de ce pré-rapport, l’organisme se penche sur l’accès global à l’avortement, à propos duquel un nouveau rapport est attendu pour octobre.

En attendant, il s’agit de ne laisser aucune femme passer entre les mailles de l’IVG : lui assurer un accès rapide à l’opération, lui éviter d’être hors-délais, et lui permettre d’exercer « un droit fondamental sans supplément d’angoisse et/ou de culpabilisation ».

Le rapport cite plusieurs sites pro-vie (qu’il nomme « anti-choix ») qui arrivent en tête des référencements internet : ivg.net, avortementivg.com, avortement.net, enceinteinquiete.org, sos-tout-petits.org, sosbebe.org, ecouteivg.org. Les rapporteurs notent qu’on trouve sur certains des numéros de téléphone en 0800 qui paraissent institutionnels, et un vocabulaire révélateur qui parle de la « détresse » des femmes… L’avortement, ce n’est plus pour les femmes en détresse ! L’IVG est un outil de l’égalité ! L’objectif du HCEfh n’est-il pas de combattre les stéréotypes de genre ?

Et là, les « anti-choix » (comme le dit le rapport officiel d’un organisme où se côtoient Roselyne Bachelot, Frédéric Taddéi, Bertrand Fragonard, président délégué du Haut Conseil de la famille, Nathalie Bajos, spécialiste des nouvelles pratiques sexuelles…) sont carrément au rebours du sens de l’histoire. « Insidieusement », ils portent atteinte au droit à l’IVG, en cherchant à « entraver indirectement le droit à l’avortement par une information qui, derrière l’apparence de la neutralité, cherche systématiquement à décourager les femmes d’exercer leur droit à l’avortement ».

Appeler la police ?

Alors, faut-il les poursuivre ? Le rapport désigne clairement les conseils ou l’« information volontairement tronquée » des sites pro-vie comme une « forme de pression psychologique » qualifiée et réprimée par le code de la santé publique, mais estime les poursuites difficiles : alors il faut changer la loi.

« A l’heure où le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes comprend un article 17 souhaitant l’extension des obligations des hébergeurs et fournisseurs d’accès internet à toutes formes d’incitation à la haine fondée sur le sexe, l’orientation ou l’identité sexuelle, il convient de réfléchir à étendre également le périmètre d’application du délit d’entrave. Les informations contenues sur internet ne peuvent pas contrevenir à nombre de règles, principes ou dispositions légales » : voilà une autre « piste » proposée par le rapport. Une autre imagine d’imposer à tout site parlant d’IVG de donner les adresses où l’on peut avorter… L’ensemble menace directement tous les sites pro-vie, et on pourrait même imaginer à terme que tout discours contre l’avortement soit interdit.

Il faut bien comprendre que les avorteurs ne veulent pas seulement ôter toute dimension morale à l’avortement, ils obéissent à une logique bien plus large. Tant que la femme n’aura pas le choix absolu de donner la vie ou non, d’échapper ou non à l’« aliénation » de la maternité et de la famille, elle ne pourra, aux yeux des idéologues du genre, vivre exactement comme un homme, dans l’indifférenciation radicale qui porte la marque infernale de la haine du réel.

C’est maintenant qu’il faut se mobiliser ; le pire de la culture de mort est encore à venir.

Cet article a paru dans Présent daté du 14 septembre 2013.

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