09 février, 2015

Un papa, une maman : mais si, il y a une différence ! Une étude de Paul Sullins affirme que les enfants de couples de même sexe vont moins bien

Paul Sullins, prêtre catholique
et sociologue
Avoir « deux papas » ou « deux mamans », est-ce donc vraiment la même chose que d’être élevé par
son père et sa mère ? Les études citées par les partisans du « mariage » des couples de même sexe tendent à l’affirmer. Dire le contraire, c’est s’exposer à l’accusation d’homophobie. Et l’homophobie est un délit. Prouver le contraire – rien ne vaut, pour un enfant, de vivre dans une famille « normale » – c’est, pour un chercheur, risque l’ostracisme définitif. Pourtant, c’est ce que vient de faire un sociologue américain, Paul Sullins, en affirmant que les « problèmes émotionnels sont deux fois plus fréquents chez les enfants de couples de même sexe que chez ceux vivant auprès de parents de sexe opposé ».
Par rapport au politiquement correct en vigueur, c’est une grenade dégoupillée. Car jusqu’ici il était admis que les affirmations en ce sens étaient le fait d’« obscurantistes » comme Mark Regnerus – dont les études portent d’ailleurs plus largement sur les enfants élevés par au moins un parent ayant des tendances homosexuelles, et pas forcément par un couple homosexuel. Il n’y avait « pas une seule étude » sérieuse qui l’affirmât. Eh bien, si. C’est l’excellent MercatorNet – site pro-vie et pro-famille des antipodes – qui en publie les données les plus importantes. Non sans renvoyer à la source : le British Journal of Education, Society & Behavioural Science, revue scientifique des plus sérieuses.
Les enfants de familles homosexuelles sont désavantagés
« Il n’est plus exact de dire qu’aucune étude n’a permis d’établir que les enfants de familles homosexuelles sont désavantagés par ceux de familles de sexe opposé », assure Paul Sullins, dont l’étude porte sur l’évaluation de 512 enfants vivant auprès de « deux papas » ou « deux mamans ». La conclusion en est simple : ces 512 enfants repérés grâce au US National Health Interview Survey présentent davantage de problèmes parmi lesquels de mauvais comportements, l’anxiété, difficultés relationnelles avec leurs pairs et difficultés de concentration.
En revanche, la « parentalité biologique » offre un meilleur environnement : « Elle permet de manière unique et puissante de faire la différence quant au devenir des enfants élevés par des parents de sexe opposé par rapport aux parents de même sexe. »
Paul Sullins en déduit qu’il incombe aux pouvoirs publics des devoirs précis : « Le premier bénéfice du mariage pour les enfants peut ne pas résider dans le fait qu’il tend à leur donner des parents “améliorés” (plus stables, ayant davantage de moyens financiers, etc., bien que cela soit vrai) mais qu’il leur fait le cadeau de vivre avec leurs propres parents. »
Et d’affirmer que les deux formes familiales « continueront d’être fondamentalement différentes, avec des effets contrastés jusque sur le plan biologique du bien-être de l’enfant, au détriment relatif des enfants élevés au sein de familles de même sexe ».
La différence enfin prouvée par une étude avec un vrai échantillon
Tirer tout cela d’une étude portant sur 512 enfants seulement peut paraître hasardeux. L’échantillon n’est objectivement pas énorme – mais il l’est, si on le compare avec la plupart des études invoquées pour justifier la « parentalité » homosexuelle. Les 49 études citées en 2010 en ce sens portaient sur des échantillons moyens de 39 enfants, et seules 4 de ces études avaient des échantillons choisis au hasard : toutes les autres avaient rassemblé leur échantillon « représentatif » en s’adressant directement à des groupes gays et lesbiens. L’étude de Regnerus en 2012, pour ambitieuse qu’elle fût, ne parvint à identifier que 39 jeunes adultes ayant vécu pendant plus de trois ans avec un couple de même sexe – sur 2.988 cas étudiés. Aux Etats-Unis, il faut le préciser, seuls 0,005 % des foyers sont composés de couples homosexuels avec enfants. Autant dire que l’échantillon de Paul Sullins est très important.
En sociologue sérieux, il s’est demandé si des facteurs extérieurs pouvaient rendre compte du manque de bien-être émotionnel des enfants élevés au sein de familles homosexuelles par rapport aux autres.
L’instabilité est un de ces facteurs qui conduisent à un moins bon épanouissement des enfants. Les parents gays et lesbiens tendant à louer leur maison plutôt que d’en être propriétaires, ce qui implique un risque accru de déménagement et donc de déracinement : un traumatisme certain. La détresse psychologique des parents est également associée à un risque accru de problèmes émotionnels chez les enfants. Mais aucun de ces facteurs n’expliquait les différences constatées.
L'homophobie n'explique pas les résultats
 pour les enfants de couples de même sexe
S’il est un facteur que même les partisans de la « parentalité » homosexuelle peuvent présenter comme négatif, c’est l’homophobie. La « stigmatisation » qui s’y attache peut bien conduire à un moindre bien-être émotionnel – voilà des enfants qui ont été en butte aux railleries et au harcèlement. Si leurs pairs étaient moins « homophobes », tout serait différent…
Mais Sullins a constaté… l’inverse. « Contrairement au présupposé qui est à la base de cette hypothèse, les enfants de parents de sexe opposé sont davantage l’objet de harcèlement et de méchanceté que les enfants de parents de même sexe. »
L’an dernier, une première étude des données lui avait permis de conclure à une plus grande prévalence de l’hyperactivité chez les enfants de couples de même sexe. L’hyperactivité les expose à sept fois plus de harcèlement à l’école que les enfants qui n’ont pas ce problème, dont une des facettes est la difficulté à établir de bonnes relations avec les autres. Autrement dit, s’ils rencontrent des problèmes, elles tiennent à leur différence, et pas au fait que leurs parents sont différents.
Paul Sullins souligne avec insistance que les problèmes émotionnels qu’il évoque ne frapperont pas tous les enfants de couples homosexuels : « La plupart des enfants dans la plupart des familles vont atteindre un niveau de fonctionnement psycho-social qui ne sera pas caractérisé par des problèmes émotionnels sérieux. » Mais les chances d’aller mieux sont plus importantes au sein de mariages intacts, auprès des deux parents biologiques.
D'autres études sont nécessaires – mais qui osera ?
Ce n’est qu’une première approche. Beaucoup de questions – aujourd’hui taboues – restent ouvertes : qu’en est-il des filles élevées sans père ou des garçons sans mère ? Les enfants jeunes rencontrent-ils des problèmes spécifiques ? Et les adolescents ? Les enfants adoptés vont-ils moins bien ou mieux que les enfants nés de fécondation in vitro ou de mère porteuse ?
Par les temps qui courent, il faut une bonne dose de courage pour s’y lancer. Paul Sullins n’en manque pas. Il est prêtre catholique, ancien prêtre épiscopalien marié, ordonné en 2002 aux termes des dispositions pastorales édictées à la demande de Jean-Paul II en 1980. Il a publié de nombreuses études sur la famille, le divorce, la culture catholique, l’avortement… Liste complète ici.

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1 commentaire:

grog77 a dit…

Merci pour cet article precieux!

 
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